08.09.2016
Vernissage de la première exposition en Europe de l’artiste franco-américain Dorian Gaudin.
Avec la collaboration de l’artiste italien Gianni Motti, dont une pièce historique est prêtée par la galerie Perrotin.
Ouverture publique Vendredi 9 septembre 2016 au 15 octobre 2016
Vernissage Jeudi 8 septembre 2016
70 rue des Gravilliers,75003 Paris / RSVP à charlotte@galeriepact.com
Découvrir la galerie pact
La galerie pact est heureuse de présenter la première exposition personnelle en Europe de l’artiste franco-américain Dorian Gaudin, en collaboration avec l’artiste italien Gianni Motti, dont une pièce historique est prêtée par la galerie Perrotin.
Le titre de l’exposition, «Second Offense» (i.e « Récidive » en français) fait d’abord allusion à une double réitération : celle d’une catastrophe, que la violence du mouvement de l’installation de Dorian Gaudin manquera de causer dans l’espace de la galerie, plus de vingt ans après le tremblement de terre revendiqué par Gianni Motti en Rhône Alpes; mais aussi la réitération de l’événement, puisqu’il s’agira là de la deuxième exposition personnelle de l’artiste, quelques mois après la première à la galerie Nathalie Karg, NYC. Enfin, comme un témoin des dérives de son temps, ce terme trouve écho dans les tensions socio-politiques qui secouent actuellement les Etats-Unis -lieu de résidence de Gaudin.
« La fin n’est dans le commencement et cependant on continue » Samuel Beckett, Fin de Partie, 1957, Ed. de Minuit
« Second offense » de Dorian Gaudin pourrait être une mise en scène du théâtre de l’absurde à l’ère du tuning: l’interprétation ingénieuse d’un dialogue répétitif et percé de silences entre deux aveugles paraplégiques aux mouvements limités (par exemple). Les vérins télescopiques en plus.
L’espace de la galerie est transformé en scène contiguë où le visiteur devient spectateur, mis à distance (et en danger) par le mouvement contrôlé mais brutal de cette mécanique anthropomorphe.
L’artiste érige une surface métallique et lisse qui combine l’élégance minimaliste des années 70 à l’humour méta-mécanique des premières expérimentations d’art cinétique. John McCracken et la loi de Murphy en somme, puisque tout ce qui monte, chez Gaudin, doit forcément redescendre.
Sa sculpture mobile à l’apparente simplicité est mue par un système aussi complexe que son effet est déceptif : la surface se dresse à la verticale, ère, elle tente l’équilibre, cherche sa fonction, avant de s’écraser lourdement au sol. Elle souffle, exhale un soupir, abandonne l’effort. Sorte de machine célibataire qui peine à maintenir le désir, d’objet sisyphéen qui porte en lui sa propre fin et rejoue en boucle sa faillite.
Pour sa première exposition personnelle dans une galerie parisienne, Dorian Gaudin a choisi de faire dialoguer son installation avec une pièce de Gianni Motti, Revendication, Terremoto, Rhône-Alpes, 1994. À l’inverse de Gaudin, qui développe une ingénierie intriquée au service d’un effet limité, Motti joue l’économie de moyens en proposant trois documents qui laissent entendre qu’il est responsable d’un tremblement de terre. L’action de l’un comble le manque de l’autre. Et vice versa. Dans le fond, les deux artistes théâtralisent le néant en jouant sur les échelles (physiques et médiatiques) et sur la grandiloquence, un peu ridicule, d’un système qui fonctionne en vase clos.
Myriam Ben Salah
Dorian Gaudin (né en 1986 à Paris, France) vit et travaille à New York. Sa réflexion porte essentiellement sur l’installation et l’univers de la machine. Les travaux de Gaudin ont été présentés dans des expositions de groupe, notamment à la galerie C.L.E.A.R.I.N.G à Bruxelles ; au DUMBO Arts Centre de Brooklyn (NY, USA), au Palais de Tokyo à Paris, et récemment à Zurich, en parallèle de la Manifesta dans le cadre de l’exposition «Your memories are our future» curatée par le Palais de Tokyo dans les studios du producteur A-Crush. Sa première exposition personnelle s’est tenue à la galerie Nathalie Karg, New York, en février 2016.
Sur invitation du commissaire d’exposition Julien Fronsacq, Dorian Gaudin bénéficiera d’une exposition personnelle au Palais de Tokyo, au premier trismetre 2017.
Dorian Gaudin préparant l’exposition dans son atelier de New York, Juillet 2016
Copyright Charles Benton, Courtesy pact
Dorian Gaudin
This should be a silo, 2016
Anodized aluminum, rivets, steel, concrete, screws
73 x 72 x 17 in. – 185,42 x 182,88 x 43,18 cm.
Copyright Justin Meekel, Courtesy pact
Dorian Gaudin
This should be a satellite, 2016
Anodized aluminum, rivets, steel, concrete, screws
26 x 25 x 8 in. – 66 x 63,5 x 20,32 cm.
Copyright Justin Meekel, Courtesy pact
Le travail de Gianni Motti échappe aux formats traditionnels de diffusion de l’art. Par des gestes dérisoires l’artiste italien construit un travail qui retourne contre elles-mêmes les stratégies de pouvoir. Avec une remarquable économie de moyens, il investit les lieux, détourne l’exposition et transforme celle-ci en une machine dialectique, un poste avancé de son entreprise critique.
Les œuvres de Gianni Motti sont en tous points hors normes, tant dans leur forme que dans leur contenu. Elles s’apparentent en effet à une suite d’interventions ponctuelles, infiltrant la réalité ou parasitant l’actualité quotidienne des médias. Comme en 2000, pendant une semaine, Gianni Motti est apparu dans différentes pages du journal “Neue Luzerner Zeitung”, jusqu’au moment où des lecteurs énervés appelèrent le journal pour dénoncer cet inconnu parasitaire. En 1997, en Colombie, il organisa une manifestation nationale de télépathie pour inciter le Président Samper à démissionner. Ou quand il met en scène son propre enterrement en 1989. Après avoir annoncé son décès dans les pages nécrologiques du journal local, Gianni Motti circule à cercueil ouvert dans les rues de Vigo, porté par la foule qui participe à la cérémonie funèbre. Sport, finances, médias, politique internationale, parapsychologie – les actions de Gianni Motti couvrent tout le spectre de la société contemporaine.
Génie de l’appropriation et de la manipulation des événements, ses oeuvres se répercutent sous forme d’interférences absurdes et ironiques, et se transforment en un organe de protestation sociale et politique. Il revendique aussi l’apparition de certains phénomènes naturels ou accidentels qui dépassent de loin les actions limitées de la condition humaine. En 1986, la navette Challenger explose dans le ciel de Floride. Gianni Motti contacte les agences de presse et revendique cette magnifique gerbe de fumée. Le 28 juin 1992, la terre tremble en Californie. L’artiste avise l’agence de presse Keystone et se déclare responsable de la secousse qui provoqua une fissure de 74 kilomètres de long.
Ses interventions peuvent toucher des cadres décisionnaires, comme par exemple son intervention à l’ONU en 1997. Jamais là où on l’attend, en 2005, il s’est comparé à un proton et part à la recherche de l’anti-Motti. Descendu dans le tunnel circulaire LHC (accélérateur de particules) du CERN, il a parcouru les 27 kilomètres à pied, à la vitesse moyenne non accélérée de 5 km/h.
La plus grande œuvre de Gianni Motti est bel et bien l’omnipotence.
En 1999, il réalise « Big Crunch Clock », un compte à rebours vers l’effondrement du système solaire, que les scientifiques prévoient dans 5 milliards d’années (le « Big Crunch »).
Après avoir revendiqué tremblements de terre, pluies de météorites, éclipses de lune et de soleil, Gianni Motti s’approprie la plus grosse catastrophe naturelle, responsable de la disparition du système solaire et par là même de la Terre.
Au-delà de la ponctualité des actions, des dérèglements momentanés qu’il provoque ou revendique, ses interventions pointent là où ça fait mal et proposent une multitude de pistes de réflexion, en un seul geste. Motti sème le désordre, avec une intelligence rare et un sens aigu à la fois de l’à-propos, de l’absurde et de l’engagement. Sa devise : être au bon moment au mauvais endroit. Invité en 2004 à présenter une rétrospective de son travail au Migros Museum für Gegenwar- tskunst, l’artiste n’a montré aucune œuvre. À la place, il a transformé l’espace en un long couloir que les visiteurs parcouraient dans un seul sens, accompagnés par des guide-conférencier, qui décrivaient et racontaient les œuvres passées de l’artiste.
Représenté par la galerie Perrotin, Gianni Motti a notamment exposé à la Biennale de Venise (Pavillon suisse, 2005), au Mamco (Genève), à la Villa Arson (Nice), au Palais de Tokyo, mais également au Cabaret Voltaire (Zurich), à la 2ème Biennale de Moscou (Russie) ou encore au Mudam (Luxembourg), au Centre Pompidou Metz et dans le cadre d’expositions collectives comme à la galerie Jousse Entreprise (Paris) ou à la Gagosian Gallery à Los Angeles.
Ethan Greenbaum du 21 octobre au 4 décembre
Pacte avec Aaron Siskind
Gosia Walton du 8 décembre au 14 janvier
Pacte avec Piotr Kowalski
Galerie pact
70 rue des Gravilliers 75003 Paris
Tel : +33 (0)1 77 17 23 08
mail : info@galeriepact.com
site web : galeriepact.com